Le Dico de la Grimpe
Voici un petit lexique non exhaustif du vocabulaire de la grimpe,
afin de vous éclairer sur les termes parfois barbares de notre sport préféré !
Un mot à rajouter ? -> Faites nous un petit message !
A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - U - V - W - X - Y - Z -
A
À doigt : nécessite un effort concentré principalement sur les doigts (voie ou passage).
À vue : essayer d'enchaîner une voie sans avoir pris connaissance de son itinéraire ni des méthodes nécessaires à sa réalisation. Nous n'avons jamais vu personne la grimper, ni même obtenu des conseils ou vu de vidéo ou de photo !
À la rue (être) : ne rien comprendre, ou ne pas être au niveau, d'un passage ou d'une voie.
Abalakov : Ancrage réalisé en perçant une lunule dans la glace puis en y glissant une cordelette ou la corde.
Ablation (zone d'ablation) : Partie inférieure d'un glacier où la fonte l'emporte sur l'accumulation.
Absorbeur de choc : Dispositif permettant de diminuer la force de choc subie par le grimpeur (ou un ancrage), en cas de chute. Utilisé notamment sur les longes de via ferrata ou en cascade de glace.
Adhérence : Placement de pied (ou de main) sur la paroi de manière à créer un point d'appui par adhérence, en l'absence de prise crochetante.
Alpenstock : Sorte de canne à embout ferré qui peut être considérée comme l'ancêtre du piolet.
Aérien : Endroit où la sensation de vide est forte.
Affûté (être) : être très bien entraîné et donc en grande forme.
Aléatoire : se dit d'un mouvement à l'issue incertaine (adhérence, jeté…).
Allonge : quand les prises sont éloignées les unes des autres, les "grands" sont donc plus à l'aise.
Amarrage : Point permettant au grimpeur d'installer une dégaine ou un relais, ce dernier étant préférablement constitué d'au moins deux ancrages. Un amarrage naturel est un point d'amarrage sans matériel métallique, comme un arbre, un becquet rocheux ou une lunule.
Ancrage (point d'ancrage) : Dispositif permettant de relier le grimpeur à la paroi : un piton, un spit, un coinceur, un arbre… Cela peut être un point d'assurage en escalade libre ou un point de progression en escalade artificielle.
Approche : Itinéraire pédestre sans difficulté (randonnée) qui précède le début de l'ascension avec les techniques d'alpinisme ou d'escalade.
Ape Index : L'Ape Index est le rapport entre l'envergure des bras d'un individu et sa taille. Il permet de déterminer si ses bras sont proportionnellement plutôt courts, moyens ou longs. C'est une indication morphologique très répandue dans le milieu de la grimpe. Pour les curieux qui aimeraient connaître la formule de calcul, il en existe 2 :
-
Formule 1 : envergure des bras (cm) / taille (cm) =
- Un nombre inférieur à 1 pour des bras courts
- Un nombreneutre pour des bras égaux à sa taille
- Un nombre supérieur à 1 pour des bras longs.
-
Formule 2 : envergure des bras (cm) – taille(cm) =
- Un nombre négatif pour des bras courts
- Un nombre neutre pour des bras égaux à sa taille
- Un nombre positif pour des bras longs.
Après travail : Grimper « après travail » signifie que l'on est au moins à notre second essai sur une voie. Il y a donc une notion de prise d'information en amont (conseils, apprentissage des mouvements, recherche des prises…).
Arête : Ligne déterminée par la rencontre de deux parois. La plupart des grands sommets furent conquis par les arêtes.
Arquée : Type de prise qui ne peut être tenue qu'en exerçant une pression sur la prise avec les doigts maintenus pliés et le plus souvent en refermant le pouce sur l'index pour « verrouiller » les doigts.
Artif' (contraction de artificielle) : Opposée à l'escalade libre. Escalade où des points d'ancrage sont utilisés pour la progression, en s'y tractant ou en y accrochant des sangles ou des étriers.
Assurer : Garantir la protection du grimpeur en cas de chute grâce à des points d'ancrage et à la tension régulière de la corde utilisée par le grimpeur.
Artif/Artificielle : escalade dans laquelle le grimpeur se hisse en utilisant tout ce qu'il peut placer dans le rocher (pitons, coinceurs, crochets) pour progresser.
Aseptisée : voie sans engagement dont l'équipement est bien rapproché.
Assurage : techniques qui consistent à arrêter la chute d'un grimpeur.
Athlétique : style d'escalade, ou voie, nécessitant plus de muscles que de finesse.
Avaler/Ravaler : reprendre le mou de corde.
B
Bac : Grosse prise confortable et profonde pour les mains sur laquelle on tient aisément.
Bastion : Dans une paroi, promontoire rocheux difficile à passer.
Baudrier : Ensemble de sangles enserrant la taille et les cuisses permettant de s'attacher à une corde.
Bartasser : galérer dans la végétation, sur le chemin d'accès à la falaise ou dans une voie.
Bidoigt (ou « bi ») : Prise qui ne peut être tenue qu'en utilisant deux doigts.
Bidouille/Bidouiller : astuce permettant de réaliser un passage. Se dit aussi d'une voie qui a pu être "trafiquée", en taillant des prises par exemple.
Big wall : Grande paroi rocheuse dont l'ascension exige plusieurs jours d'escalade, du fait de sa hauteur (plusieurs centaines de mètres) et de sa difficulté.
Biscuit/Biscuiter : trouver une astuce pour passer une section, souvent en trichant.
Bloc : escalade intense qui se concentre sur quelques mouvements seulement, sur des blocs rocheux qui dépassent rarement quatre mètres de haut, et où la chute est amortie par des crashpads. Les voies d'escalade sont non équipées d'ancrages, on les parcourt sans être assuré. Pour un bloc, au lieu de voie, on parle parfois de pas (passage) ou de problème (dérivé de l'appellation anglaise). La réalisation d'un pas de bloc nécessite précision gestuelle et force.
Blocage : Maintien du placement de corps avec un (ou deux) bras replié, par un effort musculaire isométrique (souvent en contraction concentrique) = ce qui signifie plus simplement fermer le bras dans le jargon du grimpeur bourrin. Typiquement, le blocage sur un seul bras permet de libérer l'autre main pour atteindre une nouvelle prise. Se distingue de la suspension, où les bras sont tendus.
Bombé : surplomb peu incliné souvent de forme arrondie.
Bourrin/Bourriner : utiliser principalement sa force pour passer.
Bouse : se dit d'une voie sans grand intérêt.
Bouteilles (avoir les) : Se dit des avant-bras d'un grimpeur lorsqu'ils sont en acidose (les avant-bras sont durs, chargés d'acide lactique) et qu'ils deviennent de ce fait durs et douloureux.
Brin : extrémité d'une corde.
Brin courant : partie de la corde utilisée pour réaliser un nœud.
Brin dormant : partie de la corde non utilisée pour réaliser un nœud.
Broche (spit) : Anneau métallique fixé dans la paroi afin d'y accrocher une dégaine. Elle est constituée d'une unique pièce en forme d'anneau prolongé d'une tige. Cette dernière est scellée à l'aide d'une colle chimique.
Brouter : indique que la roche est agressive pour la peau des doigts.
But (prendre un) : échouer dans un mouvement, ce qui revient généralement à ne pas atteindre le relais = devoir redescendre d'une voie sans avoir pu atteindre son sommet (vient de « buter contre un obstacle »).
C
Cachou : minuscule prise, pour les doigts ou les pieds.
Caisse (avoir la) : être en grande forme.
Caker/Recaker : prendre de la magnésie (synonyme : pofer/repofer).
Camp de base : Camp fixe installé par une expédition au pied de la montagne qu'elle cherche à gravir.
Carre externe : Se dit d'une position de pied consistant à poser le pied sur la prise en utilisant le bord extérieur du chausson et en tournant la cheville pour que le pied soit parallèle au rocher.
Carre interne : Se dit d'une position de pied consistant à poser le pied sur la prise en utilisant le bord intérieur du chausson et en tournant la cheville pour que le pied soit parallèle au rocher.
Chaussons : Nom donné aux chaussures d'escalade. Dotés d'une semelle en gomme afin d'en augmenter l'adhérence, ils doivent bien tenir le pied afin d'en augmenter la précision.
Chaîne : Autre terme pour désigner un relais relié par une chaîne.
Chaîne d'assurage : La chaîne d'assurage correspond à l'ensemble des éléments qui permettent au grimpeur, à l'alpiniste ou plus généralement, à toute personne évoluant en hauteur, d'être assuré.
Champignon : Tranchée circulaire creusée dans la neige pour servir d'ancrage à un rappel.
Charger : transférer son poids sur une prise, plutôt de pied.
Châtaigne : prendre une secousse dans les doigts, le bras ou l'épaule, lors d'un mouvement.
Cheminée : fissure large dans laquelle le grimpeur entre en entier pour progresser, souvent en opposition.
Chiquette : blessure au doigt due à une prise coupante.
Cheville : Pièce métallique à pas de vis femelle destinée à recevoir une plaquette. Les chevilles auto-foreuses peuvent être placées sans matériel motorisé.
Circuit : itinéraire tracé sur un pan ou un bloc, que l'on répète souvent plusieurs fois.
Clipper (mousquetonner) : Terme désignant le fait de mousquetonner une dégaine ou un relais en voie.
Clou (tirer au) : autre nom donné au piton que l'on enfonce à coup de marteau. Par extension, tirer au clou indique que l'on ne réussit pas à passer en escalade libre car on s'aide du piton ou de la dégaine pour franchir le passage.
Coinceur : Point d'assurage et/ou de progression utilisé en montagne et en terrain d'aventure, composé d'un pièce (généralement) métallique se coinçant dans les fissures du rocher et permettant de créer des points d'assurage mobiles et récupérables.
Coller / Collante : se dit quand il fait froid et que le rocher est plus adhérent qu'à l'habitude, caractérise de bonnes conditions d'adhérence du rocher (qui dépendent des conditions météo: temps frais et sec, voire avec du vent).
Coller (se la) : tomber, prendre un vol.
Colonnette (ou « colo ») : concrétion calcaire proéminente que l'on rencontre dans les dévers. Structure de rocher née du même phénomène que celui donnant naissance aux stalactites, faisant penser à un tronc d'arbre pétrifié de petit diamètre accolé à la falaise. Schématiquement, se gravit en déplaçant les mains verticalement les unes au-dessus des autres tout en la pinçant.
Combat/Combattre : lutter, se battre pour réussir une voie.
Condition : État d'une voie ou d'un parcours selon les variations climatiques. Un itinéraire d'alpinisme est en « (bonne) condition », quand la météo (beau temps) et l'état du parcours (glace, neige, rocher sec) permettent une ascension relativement facile ou sûre. En escalade, la condition d'une voie ou d'un bloc dépend de la sécheresse du rocher, ainsi que de la température et l'humidité atmosphériques qui conditionnent l'adhérence des doigts.
Continu / Conti / Continuité : Capacité physique, ou type d'effort, s'apparentant à de l'endurance. Une voie dite « de continuité » ou « voie continue » est une voie très longue (plus de 20 ou 30 m) nécessitant pour être gravie un effort dont la durée peut dépasser la vingtaine de minutes. : capacité à prolonger un effort soutenu mais non maximal. Peut s'apparenter à l'effort fourni pour courir un marathon par rapport à un 100 mètres.
Contre-pointe : Crochetage d'une prise avec le dessus de la pointe de chausson (spatule).
Corde : Désigne les cordes de sport fabriquées spécialement pour la pratique de l'escalade ou l'alpinisme. Il en existe plusieurs sortes : les cordes dynamiques (corde à simple, corde à double, corde jumelée, iceline…) et les cordes semi-statiques (dites « statiques »). La corde est distinguée des cordelettes.
Corde tendue : Technique dans laquelle les deux membres de la cordée progressent simultanément, la corde étant tendue entre eux, et passée en principe dans un ou plusieurs points d'ancrage, ou de part et d'autre de becquets dans le cas d'une progression sur une arête. Cette technique permet de gagner du temps tout en gardant une certaine sécurité dans les sections plus faciles d'une voie, par rapport à la progression par longueurs de cordes avec relais, dans laquelle les grimpeurs progressent et s'assurent alternativement.
Cordée : groupe de deux ou trois grimpeurs unis par la corde.
Corps mort : Objet enseveli sous la neige pour servir d'ancrage.
Cotation/Coter : indique le niveau de difficulté d'une voie ou d'un bloc.
Couenne : voie d'une seule longueur en milieu naturel. On dit aussi d'une voie courte et difficile qui nécessite beaucoup d'énergie qu'elle est couenneuse ou typée bloc. Voie généralement équipée pour l'escalade sportive (spits rapprochés, relais sur 2 points reliés par une chaîne et un maillon rapide).
Couiner : ne pas être à l'aise dans un passage.
Couloir : Nom donné à un itinéraire dessinant une ligne d'ascension relativement évidente vers le sommet ou le col.
Cramponnage : Technique de progression sur neige ou sur glace à l'aide de crampons.
Crash-pad : Matelas de réception en mousse, présentant souvent différentes densités, utilisé dans la pratique du bloc en extérieur.
Crawl : Mouvement consistant à atteindre avec une main une prise située à l'opposé de l'autre main en plaçant le corps, par un positionnement adapté des pieds, plus ou moins horizontal. Un « crawl » est souvent générateur d'un mouvement de balancier difficile à contrôler (porte de grange).
Crochetage : Avec la spatule du chausson (contre-pointe) ou avec le talon (crochet talon). Dans ce type de mouvement, la pointe ou le talon vont faciliter le rapprochement du corps du grimpeur du mur. La technique « pointe-contre-pointe » est réalisée par une compression de la prise, prise en étau avec les extrémités du chausson.
Croix (faire une croix) (croiter) : indique que l'on a réussi une voie : Réussir l'enchaînement d'une voie (ou la « réaliser »). L'expression vient de l'habitude qu'ont certains grimpeurs de cocher dans les topos où elles sont décrites les voies qu'ils ont réalisées.
Croix de fer : Position de suspension sur les bras très écartés (d'après le nom de la figure aux anneaux).
Crux : le passage le plus difficile d'une longueur ou d'une voie, passage clé d'une voie, séquence de mouvements la plus difficile ou la plus aléatoire.
Croûte : désigne une petite prise souvent difficile à tenir, assez mauvaise, souvent petite et fuyante.
Cupule : petite prise "goutte d'eau" la plupart du temps non crochetante.
D
Dalle : Type de paroi n'allant pas au-delà de la verticale (l'angle par rapport au sol est supérieur à 90°), très lisse et fournissant généralement peu de prises. Par conséquent, l'escalade de dalle est moins physique mais demande une grande souplesse et un bon placement (notamment des pieds).
Daubé : être fatigué, principalement des bras et avant-bras.
Décoter : descendre d'un cran la cotation d'une voie.
Dégaine : Sangle équipée de deux mousquetons à ses extrémités.
Délayer : se reposer (généralement les bras), faire baisser le niveau d'acide lactique contenu dans les bras en les secouant alternativement tout en se tenant aux prises. Délayer est souvent nécessaire avant d'aborder une section plus difficile d'une voie.
Délité(ée) : rocher (ou voie) pas très compact et dont les prises ne sont pas sûres.
Départ assis : Voie de bloc exigeant une position de départ avec les fesses en contact avec le sol.
Derviche : Mouvement consistant à atteindre une prise de main en croisant une main sous l'autre bras et en passant la tête sous ce même bras.
Descendeur : Objet généralement en métal, permettant de descendre le long d'une corde à double ou à simple grâce à l'effet de freinage modulable qu'il permet d'obtenir sur le défilement de la corde. Il existe de nombreuses sortes de descendeur ; certains d'entre eux peuvent être utilisés pour assurer un grimpeur.
Dévers : Mur dont l'inclinaison est au-delà de la verticale (par opposition à la dalle, l'angle par rapport au sol est inférieur à 90°). L'escalade y est très physique car le grimpeur se retrouve rapidement dos au sol, la gravité se faisant ainsi davantage ressentir.
Dièdre : Falaise, mur, ou passage avec deux pans verticaux se rejoignant à la façon d'un livre ouvert, où l'on grimpe principalement en opposition, aussi bien avec les mains qu'avec les pieds.
Directe : Voie d'ascension la plus directe vers le sommet, sans atteindre la perfection de la directissime.
Directissime : Voie d'ascension la plus directe vers un sommet, telle un fil à plomb.
DWS/Deep Water Solo : escalade au-dessus de l'eau sans corde, d'où le côté psychologique de l'activité mélangé à celui du bloc (synonyme : psykobloc).
Dynamique (assurage) : Par opposition à l'assurage statique ou « sec ». Lorsque le grimpeur chute, celui qui l'assure amortit et freine la chute en se déplaçant vers la paroi afin que la secousse ne soit pas trop brutale avant le blocage. Lorsque quelqu'un n'assure pas dynamique, on dit, de manière critique, qu'il « sèche ».
Dynamique (corde) : Corde ayant une grande élasticité, utilisée en alpinisme et escalade. Les propriétés d'étirement de la corde vont permettre de diminuer le facteur de chute en absorbant une grande partie de l'énergie en cas de chute d'un grimpeur.
Dynamique (mouvement) : Le mouvement dynamique se distingue du mouvement statique, où trois points d'appui sont conservés. Mouvement nécessitant de l'engagement à travers une prise d'élan dynamique (pour atteindre une prise éloignée, réaliser un jeté…). Certains mouvements dynamiques nécessitent de « bloquer » le balancement acquis pour éviter de lâcher prise, ce qui accentue l'effort physique.
E
Écaille : lame de rocher décollée.
Éliminante : prise que l'on s'interdit d'utiliser dans une voie ou sur un pan.
En tête (grimper) : se dit du premier de cordée qui découvre au fur et à mesure l'itinéraire et accepte ainsi le risque d'une bonne chute entre deux points.
Enchaîner : réaliser une voie selon les règles de l'escalade libre et sans se reposer sur le matériel d'assurage.
Enchaîner une voie : Enchaîner tous les mouvements d'une voie dans leur intégralité, sans tomber et sans se reposer sur la corde. Enchaîner est le critère pris en compte par les règles de l'escalade pour définir la réussite (ou réalisation) d'une voie. Une voie peut être enchaînée « à vue», « flash » ou « après travail ».
Engagé (engagement) : Susceptible de provoquer de la peur, ou bien lié à une notion de sécurité. En escalade sportive, l'engagement est souvent lié à la hauteur de chute (distance entre les points). En alpinisme, l'engagement d'une course est lié à des questions de sécurité : éloignement, possibilité de retraite, intervention difficile des secours.
Engager : grimper dans des voies ou les points d'assurage sont espacés.
Épaule : prise, ou mouvement engagé, à proximité de l'épaule du grimpeur.
Équipement : matériel d'assurage installé sur une falaise.
Équiper une voie : Placer dans la voie les protections nécessaires à assurer la sécurité du grimpeur lors de sa progression. L'équipement mis en place peut être temporaire (en haute montagne) ou permanent (broches sur une falaise).
Équipeur/Équiper : grimpeur qui pose l'équipement à demeure dans une voie ou une falaise.
Essai (taper/faire un) : Tentative de réalisation d'une voie qui peut donc se conclure soit par une réussite (voie enchaînée ou réalisée) soit par un échec. Un essai peut se faire « à vue », « flash » ou « après travail ».
Exploser (être) : être fatigué au point de ne plus pouvoir tenir les prises.
Exposé : Caractérise un passage ou un itinéraire où une chute est impossible à enrayer, lourde de conséquences ( blessure ou mort probable).
(S')Engatser : tout donner pour réussir un passage ou une voie.
F
Facteur de chute : Dans la chute d'un corps retenu par une corde, on appelle facteur de chute le rapport entre la hauteur de chute libre et la longueur de corde mobilisée pour arrêter la chute. Le facteur de chute permet d'estimer approximativement la force de choc subie par le grimpeur.
Falaise : Désigne généralement l'escalade encordée, sur des parois rocheuses (par opposition aux SAE), sans atteinte du sommet (par opposition à l'alpinisme) ; comprend l'escalade sur couenne, école d'escalade et grandes-voies.
Ficelou : terme équivoque... Selon les régions c'est un morceau de cordelette non lié mais cela peut aussi être un anneau de cordelette type Machard utilisé pour faire des nœuds autobloquants (essentiellement pour la descente en rappel).
Fil d'araignée (en) : descendre en rappel en plein vide, sans toucher le rocher.
Fin : indique une escalade délicate, souvent en équilibre et/ou sur de petites prises.
First Ascent/F.A. : ascension d'un itinéraire n'ayant jamais été parcouru auparavant (synonyme : première).
Fissure : fracture rectiligne dans la roche (verticale ou horizontale), nécessitant une escalade essentiellement en verrous avec des coincements de doigts/mains/poings/poignets/coudes/pieds/genoux ; la plupart des voies en fissure s'effectuent sur coinceurs.
Flash : Essai ou réalisation d'une voie sans l'avoir jamais reconnue auparavant, mais en ayant vu auparavant d'autres grimpeurs tenter de la gravir ou en ayant reçu des indications avant ou pendant l'essai (vidéos, photos, témoignages, conseils…).
Flèche (grimper en) : dans une cordée de trois, les deux seconds grimpent en même temps.
Fly : désigne une chute (synonymes : râteau, plomb, vol).
Force de choc : C'est la décélération que subit un grimpeur (ou un cordiste) à la fin d'une chute lorsque la corde se tend.
G
Gainage/Gainer : rigidifier l'ensemble du corps en contractant la ceinture abdominale.
Ganse : boucle ouverte de corde, figure formée par la flexion d'un cordage sur lui-même.
Gaz : Sensation de « vide » omniprésente. Une voie très aérienne est dite gazeuse.
Gendarme : Monolithe de rocher se trouvant sur une crête.
Glace noire : Glace dense et transparente, très dure, dans laquelle la lame d'un piolet ne s'enfonce que superficiellement.
Glauque : falaise ou prise peu attirante.
Goujon : point d'assurage fixe constitué d'un système métallique à filetage mâle destiné à recevoir une plaquette.
Goulet : Couloir, passage étroit sur une paroi. Les goulets en neige ou en glace sont un itinéraire de prédilection pour l'alpinisme en mixte et en glace.
Goutte d'eau : prise en forme de petit trou crochetant formé depuis des millénaires par la chute répétée d'une goutte d'eau toujours au même endroit.
Grande Voie : voie d'escalade composée plusieurs longueurs, qui se gravissent par étapes successives.
Gras/Sur-gras : prise ou rocher glissant.
Graton (ou grat') : Petite prise que l'on ne peut pas crocheter, de par sa déclivité. Il est généralement tenu par l'adhérence du pied mais peut aussi l'être de la main.
Griffer : En dévers, tirer une prise de pied afin d'approcher le corps de la paroi. Par extension, la griffe (le griffé) est la courbure de la pointe (crochetante) de certains chaussons facilitant cette technique.
Grigri : Système d'assurage autobloquant qui, en cas de chute du grimpeur, bloque la corde sans demander d'effort à l'assureur. Le grigri est un modèle de la marque Petzl, très largement utilisé, mais il existe d'autres produits similaires.
H
Hamster (faire le) : grimper sur un pan sans jamais aller à l'extérieur, dans la nature.
Highball : bloc de hauteur déraisonnable (plus de 7 m voir 8m pour les plus hauts), où l'on s'engage à ses risques et périls malgré l'empilement de crashpads censé vous réceptionner. C'est une discipline risquée à mi-chemin entre le bloc et le free solo.
Huit (descendeur en forme de « 8 ») : Descendeur comprenant un gros trou pour la corde et un petit pour le mousqueton. De nombreuses variantes existent, s'écartant plus ou moins de la forme simple à deux trous ronds (trou carré, ergots sur les bords, trous sur deux plans orthogonaux, etc).
Huit (nœud en huit, double) : Nœud d'arrêt de la corde en forme de huit et utilisé pour différents usages, dont l'encordement du grimpeur.
H.M.S : Abréviation pour "Halb Mastwurf Sicherung" ce qui signifie en allemand "Demi-cabestan" tout simplement. Cette abréviation est souvent utilisée pour désigner les mouquestons conformes et adaptés pour faire un assurage avec un demi-cabestan : mousqueston H.M.S. Le mousqueton HMS est marqué d'un H à côté de la mention des résistances.
I
Inversée (ou « inverse » ou « inver ») : Prise qui se prend par le bas, la paume tournée vers le haut.
J
Jaunir : Libérer un passage d'une voie d'escalade artificielle, c'est-à-dire le gravir sans s'aider du ou des points d'ancrage rencontrés dans ce passage. L'expression vient de l'habitude qu'avait prise le grimpeur belge Claudio Barbier, l'un des précurseurs de l'escalade libre dans les années 1970, de peindre en jaune les points d'ancrage équipant les voies (alors gravies en escalade artificielle) dont il ne s'était pas servi pour progresser lors de ces ascensions.
Jeté : mouvement dynamique où le corps tout entier quitte une prise pour atteindre la suivante grâce à une impulsion initiée par les jambes (excepté en no foot), on peut ainsi atteindre une prise éloignée en tirant avec les bras et en poussant avec les pieds de façon à décoller de la paroi, au moins les pieds (une main pouvant rester sur la prise d'origine), et à monter pour aller chercher la prise éloignée voulue. En général la prise n'est pas accessible sans décoller de la paroi. Cela s'appelle aussi un jump.
Jumar : nom courant d'une poignée autobloquante que l'on place sur une corde, dérivé du nom du fabricant suisse de ce matériel.
Jump : énorme mouvement de jeté, les deux pieds pouvant se décoller de la paroi.
K
Kit-boule : Petit sac dans lequel la corde est enkitée, c'est-à-dire rangée de façon qu'elle puisse être sortie à la mesure du besoin et sans se bloquer. Les kit-boule sont très utilisés en canyoning.
L
Lancer de corde : Manœuvre de corde qui consiste à projeter une corde formant boucle sur un becquet ou un bloc rocheux.
Lecture (d'une voie) : Capacité à comprendre l'itinéraire, anticiper les mouvements à effectuer et les placements nécessaires, par l'observation de la voie.
Lèvre : bord du rocher ou d'une prise.
Libre/Libérer : on grimpe "en libre", ou on pratique l'escalade libre, lorsqu'on réussit à passer en ne s'aidant que des prises naturelles. On libère un passage en réussissant "en libre" des passages d'escalade artificielle.
Ligne : autre terme pour désigner une voie, un itinéraire.
Lolotte : Mouvement utilisé lorsque les prises de pied sont hautes et situées de part et d'autre du corps, et consistant à faire pivoter une jambe de façon que le genou pointe vers le bas et que le bassin se trouve de profil. Le nom de ce mouvement fait référence à Laurent Jacob, ouvreur de nombreuses voies de haut niveau dans les années 1980.
Longe/Longer : action de s'auto-assurer. Une longe désigne la corde nouée avec son mousqueton qui permet de se longer (synonyme : vache/se vacher).
Longueur : partie de la voie que l'on parcourt jusqu'à parvenir à un relais (20 à 40m environ).
Lover : Pliage d'une corde d'escalade pour la transporter proprement, sans vrilles et nœuds.
Lunule : Anneau naturel formé par la roche. Peut servir de prise ou de point d'ancrage. Dans ce dernier cas, on y fixe une sangle ou une cordelette. / Anneau non-naturel réalisé dans la glace pour servir de point d'ancrage ou d'amarrage.
M
Machard : Nœud autobloquant réalisé avec un anneau de cordelette sur la corde pour l'assurage (rappel), la remontée sur corde ou la réalisation de mouflages.
Magnésie : Poudre blanche dont on enduit les doigts afin d'améliorer l'adhérence des mains au rocher par absorption de la sueur. Elle est constituée de carbonate de magnésium basique Mg(OH)2. 3MgCO3. 3H2O. L'usage recommandé de la magnésie sous forme liquide permet de diminuer la poussière en suspension dans les salles. Fréquemment, et fautivement, désignée par le terme « pof ».
Manip' : diminutif de "manipulation" pour les techniques de manœuvres de corde ou d'assurage.
Martien(ne) : passage tellement difficile qu'il faut venir d'une autre planète pour le réussir.
Mental : Compétences psychologiques du grimpeur, complétant le physique et la technique. Le mental concerne notamment la gestion de la peur, la motivation, la concentration, la résistance à la douleur.
Méthode : manière(s) de réaliser un passage d'escalade.
Mono ou monodoigt : Prise où l'on ne peut introduire qu'un seul doigt. Il existe des bi, des tri…
Monter en second : Gravir une voie, assuré par une corde venant du dessus (assurage par le premier de cordée ou en moulinette).
Monter en tête : Gravir une voie, assuré par une corde venant du dessous. Le grimpeur passe successivement la corde dans des dégaines pour s'assurer au fur et à mesure de son ascension.
Morpho : se dit d'un passage ou d'une voie plutôt adaptée à un certain type de morphologie, favorisant généralement les grands.
Motiv (être/avoir la) : avoir envie de réussir un passage ou une voie, ou de grimper tout le temps.
Mou : partie de la corde non tendue.
"Mou !" : Lorsque celui qui monte en tête réclame du mou, cela signifie soit qu'il veut mousquetonner et a de ce fait besoin de plus de longueur de corde, soit qu'il est gêné dans sa progression par la tension de la corde. L'assureur doit toujours être attentif et prévenir le besoin de mou de son leader afin de ne pas lui faire perdre de temps et d'énergie, ni de le tirer en arrière. Opposé à sec.
Mouflage : Dispositif permettant de démultiplier la force de levage de la corde en constituant un palan. La technique de mouflage permet de hisser/remonter un autre grimpeur.
Moulinette (monter en ): Système d'assurage où la corde est passée préalablement dans un ancrage en haut de la voie.
Mousqueton : Anneau métallique possédant un système d'ouverture facile avec fermeture automatique par ressort. On distingue les mousquetons de progression (classiques) et les mousquetons de sécurité (avec système de verrouillage).
Mousquetonner : passer sa corde d'assurage dans le mousqueton du bas de la dégaine (synonyme : clipper).
Mouvement/Mouv : réalisation d'un pas.
Mule/Mulet : grimpeur qui fait plus appel à sa force qu'à sa technique (synonyme : bourrin).
Mur : soit une structure artificielle, soit la zone plane d'une falaise (mur raide, déversant, etc.).
Mûrir : rester au même endroit d'une voie, en se fatiguant, souvent jusqu'à tomber.
Mutant : Grimpeur dont les performances laissent admiratif, se jouant avec brio des difficultés du rocher, comme si par mutation génétique il était passé du statut de bipède marchant au sol à celui d'être ayant apprivoisé la verticalité et capable de s'y mouvoir sans difficulté. Par extension, passage d'escalade très difficile.
Mystifié (être ou se faire) : être impressionné par un grimpeur.
N
Névé : Partie amont d'un glacier où la neige se transforme en glace par tassement. / Plaque de neige isolée, de plusieurs mètres et persistant en été. Terme d'origine valaisanne.
Niaque (avoir la) : être en forme, avoir de la force (synonymes : péchon, power, vérin).
No foot : Traduit « sans pieds», se dit lorsqu'une personne ne fait pas usage de ses pieds en grimpant. Elle a les pieds dans le vide et est seulement suspendue par les bras. Ce type de situation se retrouve principalement lorsque le grimpeur est dans un dévers ou un toit, et est dû à l'inclinaison de la paroi (bien que le grimpeur puisse choisir de « recoller » ou non).
O
Obligatoire : se dit d'un passage d'escalade que l'on ne peut éviter.
Optimiser : essayer de se placer au mieux pour moins forcer ou mieux tenir une prise.
Ouvrir/Ouverture : équiper pour créer une voie. Sur un site naturel, cela consiste à nettoyer et placer les points d'assurage ; sur une structure artificielle, à disposer et visser les prises.
P
P.A : Terme utilisé pour parler des chaussons de grimpe. Il s'agit des initiales de Pierre Allain (alpiniste des années 1930 qui s'entraînait sur les blocs de la forêt de Fontainebleau) à qui l'on doit leur invention.
Paires : Autre nom pour parler des dégaines : « poser les paires ».
Pan : Un pan d'escalade est un bloc en intérieur. Le terme vient des premiers « mini murs » d'escalade que se fabriquent à domicile dans les années 1990 (dans la cave, le garage, au-dessus du lit) des grimpeurs pour s'entraîner « dans le geste » (c'est-à-dire en grimpant) en réalisant des passages d'escalade de bloc ou des traversées, tout en s'affranchissant des contraintes des murs d'escalade traditionnels (nécessité de s'encorder).
Pan Güllich : Instrument d'entraînement inventé par le grimpeur du même nom. D'après la légende, il le créa pour se préparer à la réalisation d'Action Directe, la première voie de niveau 9a.
Panier : Autre nom du tube, c'est un type de frein d'assurage très facile à utiliser qui ne toronne pas la corde comme un huit.
Papillon (noeud) : ce nœud économe en corde, se dénoue assez facilement. En alpinisme, avant la généralisation de l'usage du baudrier, ce nœud était utilisé pour encorder en milieu de cordée. Il est utilisé par exemple pour les points intermédiaires d'une main courante, pour les nœuds de friction d'un encordement long en randonnée glaciaire, pour l'encordement en milieu de corde d'un troisième alpiniste. En spéléologie, il est utilisé pour amarrer les points intermédiaires d'une corde de progression dans une traversée horizontale (main courante) exposée à un danger de chute. Le nœud de papillon, qui est aussi un excellent nœud d'ajut, est recommandé pour isoler la partie endommagée d'une corde.
Paroi : Versant généralement raide, de dimension importante et présentant une certaine homogénéité de structure. Il existe des parois glaciaires, rocheuses ou mixtes.
Parpiner : Se dit, en alpinisme et en canyonisme, d'une paroi de roche friable d'où s'échappent facilement des pierres. Exemple: « ne pas descendre par là, ça parpine dur ».
Pas : passage de quelques mouvements dans une voie.
Pas de bloc : Désigne un court passage plus complexe ou physique par rapport au reste de la voie.
Patiné(ée) : prise, rocher ou voie lustrée et rendue glissante par les passages répétés des grimpeurs.
Patiner (dans la voie) : ne pas avancer, ne rien comprendre…
Paumatoire : se dit d'un itinéraire dans lequel il est difficile de se repérer, et où on se perd (parfait pour se paumer!).
Péchon (avoir le) : être en forme, avoir de la force (synonymes : niaque, power, vérin).
Penduler/Pendule : action qui consiste à se balancer à l'horizontale sur une corde.
Performance/Perf : belle réalisation, pas très loin de son niveau maximal.
Pété (être) : être fatigué. S'emploie plus particulièrement en parlant de ses avant-bras.
Pierre ! : Cri lancé en paroi en cas de chute de pierre (ou autre objet). Terme remplacé au profit de « caillou ! » qui ne laisse place à aucune ambiguïté (avec le prénom).
Pilier : Structure rocheuse faisant saillie dans le versant d'une montagne. Un pilier est généralement de pente très raide et délimité par des dièdres ou des couloirs bien marqués.
Pince : Prise d'escalade dont la tenue se fait en la pinçant (en exerçant une pression entre son pouce et ses autres doigts).
Piton : Lame métallique enfoncée dans une fissure ou une aspérité de la roche avec un marteau, et qui agit comme un ancrage. Technique en recul, remplacée par les coinceurs et spits.
Pivot : Rotation du pied sur une prise tenue en pointe, pour changer le placement.
Pizza : mini crashpad permettant les départs assis sans dénaturer le passage.
Placement : Le placement est la manière de positionner et orienter son corps (bassin), ses pieds (carre, drapeau…), ses genoux (lolotte), ses mains, ses bras (blocage ou suspension) en fonction des prises disponibles. Un bon placement permet notamment de soulager les muscles des bras (limiter l'acidose), valoriser les prises (verticales, plats…), maintenir l'équilibre, atteindre en statique des prises éloignées.
Plaquette : Morceau de métal vissé sur un spit et donc ancré sur le rocher, pouvant recevoir une dégaine ou, doublé avec un autre amarrage, une chaîne pour faire un relais.
Plat : Type de prise qui ne peut être tenue qu'en exerçant une pression sur la prise avec la plus grande surface possible des doigts, lesquels doivent alors « épouser » la forme de la prise. Un plat est une prise fuyante (orientée vers le bas) et est d'autant plus difficile à tenir que les conditions d'adhérence sont mauvaises (temps chaud et humide).
Plomb (prendre un) : autre terme désignant la chute (synonymes : fly, râteau, vol).
Pof : Résine de pin séchée (colophane) en poudre enfermée dans un petit sac de toile, qui améliore l'adhérence des mains et des chaussons mais qui contrairement à la magnésie n'absorbe pas la transpiration. Aujourd'hui, la plupart des grimpeurs désignent (fautivement) la magnésie par le terme pof.
Pofer/Repofer : prendre de la pof et par extension (erronnée) : prendre de la magnésie, voir : caker/recaker.
Point d'ancrage : il permet de s'assurer ou de progresser dans la voie et peut être laissé à demeure (spit, ring, piton…) ou être amovible (coinceur, anneau…).
Pointe : Placement de pied sur la prise, en contact avec la pointe du chausson.
Pointe-contre-pointe : Crochetage d'une prise avec les pieds, prise en étau par les extrémités des chaussons avec une pointe et une contre-pointe.
Pomper : technique qui permet de remonter sur une corde, une fois que l'on est tombé. On tire sur la corde puis on la lâche d'un coup, l'assureur ravale une dizaine de centimètres de mou.
Pontet : anneau de sangle cousu sur le baudrier, dans lequel on fixe son matériel à l'aide de mousquetons. On parle de ‘‘simple pontet'' lorsqu'il n'y a qu'une seule sangle (baudrier d'initiation ou de débutants) et de ‘‘double pontet'' lorsqu'il y a 2 anneaux de sangle reliés par un pontet central, permettant un plus grande aisance dans les mouvements et donc plus adapté pour les grimpeurs réguliers.
Portaledge : Un portaledge, également appelé tente de paroi, est un système accrochable destiné aux grimpeurs qui passent plusieurs jours et nuits sur des grandes voies (big wall). La plateforme est démontable (armature métallique et tissu) pour pouvoir être hissée par les grimpeurs pendant l'ascension.
Porte de grange : Mouvement de balancier subi par le corps, difficile à contrôler, qui revient à pivoter en déséquilibre autour de ses appuis, pied et main, du même côté.
Position de moindre effort (PME) : PME est l'acronyme de « Position de Moindre Effort ». Il s'agit d'un placement efficace limitant la fatigue des bras. Elles permettent de délayer (laisser pendre les bras successivement en les secouant, pour permettre au sang de circuler et chasser l'acide lactique). Il peut s'agir d'un coicement de genou, d'une lolotte, etc.
Poutre : Sorte de grosse prise en résine ou en bois de forme oblongue dans laquelle se trouvent des prises allant des plats aux bacs en passant par les réglettes et les mono-bi-tri doigts. Sert à l'entraînement des doigts et bras.
Power : désigne la force, le péchon, la niaque, le vérin…
Préhension : sensation, tenue, et par déclinaison, forme d'une prise.
Première : Réalisation originale en matière d'escalade ou d'alpinisme. Ce terme s'emploie pour une première ascension d'un sommet aussi bien que pour un nouvel itinéraire, une première hivernale, une première ascension solitaire, une première féminine, une première ascension sans guide, etc (synonyme : first ascent).
Prémousquetonner : consiste à passer sa corde dans les premières dégaines, puis à redescendre pour tenter d'enchaîner la voie. Cela est employé surtout dans les départs de voies dangereux.
Prisu : itinéraire où l'on trouve beaucoup de prises.
Profil : caractérise l'inclinaison du rocher, allant de la dalle couchée au plafond.
Projet : voie qui est équipée, mais qui n'a jamais été enchaînée.
Prussik : Nœud utilisé avec un anneau de cordelette pour l'assurage autonome en rappel. La cordelette est enroulée sur la corde de rappel par un nœud prussik et reliée au baudrier, et sert d'autobloquant si le grimpeur lâche son descendeur. Peut être remplacé par des autobloquants mécaniques. Les élagueurs, qui ont adopté ce nœud, l'orthographient souvent prussique et les Canadiens l'appellent parfois prussien.
Psykobloc : escalade au-dessus de l'eau sans corde, d'où le côté psychologique de l'activité mélangé à celui du bloc (synonyme : DWS)
Q
R
Ramasse : Méthode de descente sur neige en glissant sur les semelles des chaussures. Le freinage s'effectue en appuyant sur les talons ou à l'aide du piolet.
Ramonage : Technique d'escalade propre aux cheminées, qui fait appel à la technique d'opposition de tout le corps pour progresser entre deux parois.
Randonner : Réaliser une voie sans difficulté apparente, comme si gravir cette voie n'avait nécessité aucune faculté particulière autre que la simple faculté de marcher au sol. Par extension, « une voie rando » est une voie facile, car tout un chacun la gravit en « randonnant ».
Rappel : Technique de progression sur corde permettant la descente d'une zone verticale et la récupération de la corde par le bas.
Râteau : désigne la chute (synonymes : fly, plomb, vol).
Réaliser : Réussir l'ascension d'une voie d'escalade que ce soit à vue, en flash, après travail ou en second, mais sans s'être reposé grâce à la corde.
Réarmer : reprendre une prise pour mieux la tenir.
Recaker : S'assécher les mains en les plongeant dans le sac à magnésie.
Réchappe : terme indiquant le retrait du grimpeur ou de la cordée dans une voie suite à un problème (blessure, incompétence technique, baisse de moral, mauvais temps…).
Récupération (récupérer) : action de se reposer durant ou après un effort.
Réglette : Petite prise très mince et allongée sur laquelle on peut poser l'extrémité des doigts, qu'il faut alors arquer (en général) ou prendre en tendu (plus rare).
Relais : fin de la longueur d'une voie d'où l'on s'assure qui peut être une simple étape intermédiaire ou le sommet d'une voie. Le relais est constitué de plusieurs points d'ancrages devant être reliés entre eux, sécurisés par une chaine, une sangle ou une corde. Les relais sont nécessaires lorsque la grande voie est plus longue que la corde. Arrivé au relais, le premier de cordée assure son second jusqu'à ce que celui ci le rejoigne, puis le premier reprend son ascension vers le relais suivant et ainsi de suite.
Relance : une prise de main saisie, on relance la même main sur une prise située plus loin.
Renfougne : passage pas vraiment esthétique, où l'on passe comme on peut, en se servant de tout son corps comme dans la technique du ramonage.
Répéter/Répétition/Répétiteur : enchaîner une voie qui a déjà été réalisée (par opposition au first ascent).
Repos (prendre un) : emplacement dans la voie où l'on peut se décontracter dans une position de moindre effort.
Résistance : Type d'effort physique de courte durée et d'intensité élevée, caractérisé par la filière énergétique anaérobie et la production d'acide lactique.
Résistance/Rési : se dit d'une voie où l'effort est intense sur une moyenne distance. Plus long, c'est de la continuité, moins long, c'est du bloc, à l'image de ce que peut être un 400m par rapport à un sprint (bloc) ou un marathon (conti). Ce type d'effort physique de courte durée et d'intensité élevée, caractérisé par la filière énergétique anaérobie et la production d'acide lactique (voir bouteilles).
Rétablissement/Réta : mouvement de sortie d'un surplomb dans une voie ou un bloc, souvent synonyme de fin pour ce dernier.
Retour au sol : chute malencontreuse sur le plancher des vaches qui s'effectue généralement dans les premiers mètres de la voie (sinon c'est dramatique...).
Réversible : dans les grandes voies, les membres de la cordée grimpent alternativement en tête les longueurs (dans le cas contraire, où le grimpeur de tête reste toujours le même, on parle de leader fixe pour l'un, et de second pour l'autre).
Rimaye : Crevasse qui sépare le glacier des parois rocheuses (mot d'origine savoyarde).
Ring/Broche : point d'assurage métallique scellé dans le rocher avec de la colle chimique.
S
S'engatser : tout donner pour réussir un passage ou une voie.
Saucissonner : être pendu sur la corde, tel un… saucisson.
Sec ! : Interjection (cri) d'un grimpeur qui demande à son assureur de réduire la longueur de corde de manière que celle-ci soit tendue, afin que la longueur d'une éventuelle chute s'en retrouve diminuée. Opposé à « du mou ! ».
Sécher ("prendre sec") : ravaler la corde afin qu'elle soit bien tendue.
Sécher (un chute) : bloquer net la chute d'un grimpeur sans l'amortir de façon dynamique.
Secteur : Partie d'un grand site ; rassemblant plusieurs voies. Zone d'une falaise.
Section : partie spécifique d'une voie que l'on identifie pour la décrire ou la travailler.
Sens de l'itinéraire : Compétence à identifier l'itinéraire le plus facile à gravir (ou protéger) ou à suivre une voie, sans se perdre.
Sérac : Bloc de glace de grande taille formé par la fracturation d'un glacier.
Shunter : éviter, le plus généralement un pas ou un mouvement.
Sikater : utiliser de la colle chimique (nom provenant de la marque "Sika") pour consolider, voire fabriquer, une prise sur le rocher.
Site (d'escalade) : Lieu naturel dans lequel peut se pratiquer l'escalade, souvent pré-équipé d'ancrages (plaquettes, broches voire pitons) et souvent entretenu par les membres de clubs locaux.
Solo : Se dit d'une voie réalisée seul. Le solo peut être réalisé au moyen de techniques d'assurage autonome (le grimpeur s'assure lui-même), ou sans aucun assurage (on parle alors de solo intégral ou « free solo »).
Solo auto-assuré : escalade pratiquée seul en grande voie, mais assuré en cas de chute par une installation complexe de cordes.
Solo intégral : escalade pratiquée seul, sans aucun système d'assurance, où la chute ne fait pas partie des options de survie.
Spigolo : Point de rencontre entre deux faces très raides et qui constitue une arête quasi verticale.
Spit : À l'origine Spit était la seule marque à distribuer des chevilles autoforeuses. Le nom a été étendu aux chevilles en général. Les chevilles, comme les goujons, sont des ancrages métalliques enfoncés dans le rocher sur lesquels sont vissées les plaquettes.
Spiter/Spit : point d'assurage constitué d'une cheville expansive dans laquelle on visse une plaquette perforée en acier. On peut ainsi y passer un mousqueton. Décliné du nom de la marque de matériel de fixation "spit", c'est désormais le nom commun désignant tous ces types d'amarrages.
Statique (corde) : Ou « corde stat » : corde semi-statique (faible élasticité), utilisée par exemple en spéléologie ou pour équiper une voie, et qui peut être laissée en place tant que l'ensemble des points d'ancrage ne sont pas posés. Ce type de corde se distingue de la corde dynamique, car elle n'a pas vocation a amortir de choc en s'étirant.
Statique (mouvement) : Le mouvement d'une main (ou d'un pied) est déclenché en conservant trois points d'appuis (mains ou pieds). Le mouvement statique se distingue du mouvement dynamique, dans lequel moins de 3 points d'appuis sont conservés.
Statique/Stat : réaliser un mouvement en gardant le bras bloqué, fixe, pour aller chercher la prise suivante. C'est le contraire du jeté et des mouvs dynamiques.
Steak/Steaker (se) : blessure qui entaille bien un doigt.
Strap : Bande textile non-élastique utilisée pour panser les doigts ou les mains, pour la prévention ou le soin de blessures.
Surplomb : Paroi rocheuse s'avançant au-dessus du vide. Un surplomb horizontal bien marqué s'appelle un toit.
Suspension : Tenue d'une prise de main avec le bras tendu. Se distingue du blocage, où le bras est replié.
T
Taille de marche : Technique de progression sur glace qui consiste à tailler à l'aide du piolet des marches et des prises de main. Cette technique s'oppose au cramponnage.
Tailler/Taille : action de créer artificiellement une prise dans le rocher, la plupart du temps avec une perceuse. Ce n'est normalement pas dans l'éthique de l'escalade…
Taquet (être au) : ne pas être à l'aise en grimpant. Cela se termine souvent par une chute.
Tendu (en tendu) : Façon de tenir une prise consistant à exercer une pression sur celle-ci tout en maintenant les doigts tendus. C'est la préhension utilisée pour tenir les plats.
Terrain d'aventure : escalade qui s'effectue à l'aide de protections que l'on place soi-même (friends, coinceurs, pitons, sangles, etc...) et où il n'y a pas ou peu d'ancrages permanents. On les trouve en particulier en haute montagne. S'oppose à escalade sportive.
Tirage : la corde est freinée dans son cheminement (angles sur le rocher, dégaines mal placées ou dont les sangles sont trop courtes) ce qui gêne la progression du grimpeur.
Toit : Passage,surplomb, où la roche est (sub-)horizontale, éventuellement tournée vers le bas (Déversant horizontal). Le grimpeur se retrouve alors lui aussi à l'horizontale, ou en no foot s'il ne se tient que par les mains. Les toits sont souvent des passages physiquement éprouvants.
Topo (topo d'escalade, topographie spéléologique) : Relevé topographique de la falaise, du canyon ou de la cavité (spéléo) permettant d'avoir de l'information sur les difficultés, la progression, les points de repères, etc. Y sont indiquées les cotations, ce qui permet au sportif de savoir si le parcours est de son niveau ou pas, les particularités, et/ou le temps nécessaire. La plupart des topos contiennent également des conseils, photos… Le genre du terme est masculin en escalade, mais parfois féminin en spéléo.
Toronnage de la corde : Lorsque la corde passe dans un descendeur (en particulier dans un huit) ou prend la forme d'un demi-cabestan pour l'assurage, elle s'entortille, fait des boucles. Cela abîme la corde et peut faire perdre du temps à cause des boucles qui s'emmêlent.
Toronner/Toron : boucles qui se vrillent la corde, souvent dues à l'utilisation de matériels d'assurage.
Trad : expression "so british" du terrain d'aventure à la française.
Travailler : essayer les mouvements d'une voie pour les maîtriser et en tenter l'enchaînement.
Traversée (traverse) : Type d'escalade sans système d'assurage, en progression horizontale ou un peu en oblique juste au-dessus du sol, comme dans la pratique de l'escalade de bloc, mais comprenant un nombre de mouvements plus importants (généralement plus de vingt-cinq mouvements). / Section d'une voie nécessitant une progression horizontale sur une paroi. En bloc, ce type d'escalade est même devenu une spécialité avec une cotation propre.
Tube : Aussi appelé panier, ce type de frein d'assurage est très facile à utiliser et ne toronne pas la corde comme un huit.
U
V
Vache/Vacher (se) : ou longe/se longer, synonyme générique de fixer, attacher. Une vache est utilisée pour s'accrocher au relais (la personne est vachée lorsqu'elle a clippé et fermé le mousqueton de sa vache dans le relais).
Valoriser : essayer de prendre la prise au mieux.
Variante : autre méthode d'escalade ou portion d'itinéraire différente de la voie originelle.
Vautrer (se) : se tromper dans la gestion de son escalade (erreur de lecture ou dans les méthodes). Désigne également l'action de chuter.
Ventre : léger surplomb, plus communément appelé "bombé".
Vérin (avoir le) : avoir de la force (synonymes : péchon, power, niaque).
Vire : Petite plateforme rocheuse sur laquelle on peut se tenir debout. Section horizontale, plus ou moins spacieuse, qui casse la verticalité de la paroi.
Voie : Cheminement à suivre sur une paroi. Chaque voie a une cotation et un nom. Certaines voies comportent plusieurs longueurs (voir relais). Chaque longueur comporte plusieurs spits distant d'1 ou 2 mètres, voire beaucoup plus sur les parois naturelles.
Vol : Chute (assurée) du grimpeur de tête. Se dit aussi « plomb », « fly », « cagette », « boîte »…
Voler/Vol : tomber, chuter (synonymes: fly, râteau, plomb).
Volume (faire du) : réaliser plusieurs fois des voies ou des circuits pour progresser.
W
Watts (laisser des) : dépenser de l'énergie dans un mouvement, un passage ou une voie.
X
Y
Yoyo : Erreur d'accrochage de la corde dans les dégaines. Arrive lorsque le grimpeur clippe une dégaine supérieure en attrapant la corde avant qu'elle ne passe dans la dégaine précédente. Le résultat est que la corde forme un « N » ou un « Z » entre les deux points lorsque le grimpeur progresse sur la paroi. On parle aussi de Z-Clipping.
Yoyoter : Travailler une voie en repartant depuis son point de départ après chaque chute, sans chercher à reconnaître les sections se trouvant au-dessus du point atteint avant de la tenter à nouveau.
Z
Zipper : glisser, du pied ou de la main.