Carnet de route

Ultra Trail du Mont Blanc

Sortie :  du

Le 21/10/2007 par Christian Mahu

Ultra Trail du Mont Blanc 2007

 

Chamonix le 24 août 2007

 

Il est 13h30, je me gare au parking du Grépon, puis je prends la navette pour aller profiter de la « pasta party ». J’ai l’estomac un peu noué, comme d’habitude. J’essaie de me décontracter, de manger tranquillement, en quantité suffisante, mais pas trop. J’ai en tête les problèmes de digestion que j’ai connus lors de « La Diagonale des Fous » et j’ai peur de les retrouver. Je retourne chercher les 2 sacs qui vont être déposés par l’organisation, l’un à Courmayeur, l’autre à Champex.. Impressionnant ces rangées de sacs, classés par numéro ; le gymnase de l’ENSA en est rempli. Je prends le temps d’admirer le mur d’escalade qui fait tout le tour de la salle. Je retourne au camping pour faire une petite sieste, digérer et essayer de calmer le stress que je sens monter.

 Il est 18h, je suis prêt, au milieu de la foule massée sur la place « du triangle de l’amitié ». Contrairement au départ de « la Diagonale » les accompagnateurs et les touristes sont mélangés aux coureurs et la place est noire de monde. Je m’assoie le long d’une barrière et essaie de comprendre les personnes qui se succèdent au micro. Les vidéos tournées de l’hélicoptère seront sûrement très bien, mais pour l’instant il couvre le son de la sono. Je n’arrive pas à me décontracter et à me vider la tête. En regardant autour de moi, je m’aperçois que je dois être le seul sans bâtons, « pourquoi je n’ai pas emprunté ceux que Patrick me proposait ? J’aurais pu les essayer cette semaine, si ils en ont tous c’est que ça doit beaucoup aider… » Je vois aussi le soleil passer derrière la crête et l’ombre gagner la vallée, aussi je décide de changer de tenue. Je pensais partir en cuissard et débardeur, je les enlève et enfile le collant et le maillot manches longues. Il est 18h33, le départ est donné, enfin, c’est parti pour… je ne sais pas encore combien d’heures, mais certainement autour de 40, mon objectif espéré. Je n’aime pas « annoncer la couleur » autour de moi avant un départ, peut être un peu de superstition, mais dans ma tête le parcours est bien ancré et la volonté de finir et de bien finir est là. Je passe la ligne environ 3 minutes après le départ des premiers et tout le parcours dans la ville de Chamonix se fait en marchant car les rues ne sont pas larges et la foule rétrécie encore le passage, mais l’ambiance est super. Le fait de partir me libère, je sais que je vais sûrement souffrir, certainement longtemps, mais je l’ai voulu et je le veux encore !

Premier ravitaillement aux Houches, 2 ou 3 minutes pour avaler un verre d’eau et quelques fruits secs, jusque là ça va, c’était l’échauffement. J’attaque la première difficulté, la montée du col de Voza et comme tous les autres autour de moi, je marche pour ne pas exploser les cuisses, nous ne sommes qu’au douzième kilomètre. Nous avons droit à un superbe coucher de soleil sur le massif du Mont Blanc. De nombreux coureurs prennent des photos, je suis parti le plus léger possible et je n’ai pris ni appareil ni portable. Le paysage je le connais, j’ai déjà parcouru 2 fois le TMB en randonnée et je reviendrai sûrement dans ces coins.

Le soleil est maintenant bien caché et le vent est froid, j’ai bien fait de partir habillé en long, car beaucoup s’arrêtent pour se changer.

La descente serait superbe si elle était recouverte de neige et les skis aux pieds, car c’est par une piste rouge que nous descendons sur Saint Gervais. Elle fait au contraire très mal, car l’herbe est glissante, la pente est très raide par endroit et la nuit est tombée.

Arrivée à Saint Gervais, km 20, la foule, sur toute la traversée de la ville, nous encourage. Ravitaillement, je rempli ma poche à eau, j’essaie de manger un peu, boire un peu, mais un début de mal de tête me gène, çà ne commence pas bien. Je suis pourtant dans les temps par rapport à une base de 40h. Je suis super content de voir Patrick et Annie qui m’encourage, je me sentais un peu perdu et seul, malgré la foule. Je repense aussitôt à tous les autres qui sont loin de moi mais qui suivent ma progression sur Internet, ça motive !

Montée « tranquille » vers Les Contamines ; les passages près du torrent sont très frais, j’ai pourtant mis la mini polaire et le coupe-vent mais je n’ai vraiment pas la pêche. Le mal de tête empire et m’oblige à avaler 2 comprimés. Super ! Patrick est de nouveau au bord de la route, il est venu jusqu’aux Contamines, ça fait chaud au cœur de voir que j’ai des Amis. J’ai 40 minutes d’avance sur la barrière horaire, il ne faut pas trop traîner. Je relance un peu sur les parties faciles, pas trop pentues, mais je reste tranquille, j’ai perdu ma feuille de route et je ne sais plus trop si je suis dans les temps de passage.

Notre Dame de la Gorge, les choses sérieuses commencent avec la 2ème grosse montée du parcours vers le Col du Bonhomme. La Balme, quelques chalets mais un nombreux public qui nous applaudit. Nous sommes au milieu de la nuit, 1heure, 2heures du matin et nous croisons des gens sur le bord du chemin à une heure ou deux de marche du parking ou d’une habitation, c’est extraordinaire, je ne pensais pas voir autant de spectateurs, encore moins à cette heure et en ces lieux.

Deux petites plaques de neige à traverser, j’approche du sommet de col. La température est bien descendue et comme je monte en marchant, sans forcer, en suivant l’allure des coureurs qui m’entourent, j’ai froid. J’aurais du prendre une polaire plus grosse. Passage près du refuge du Col du Bonhomme, j’ai fait environs un marathon, il en reste 3.Il y a juste un pointage, j’essaie de me rappeler des souvenirs mais je ne suis pas très bien. Les suites des maux de tête, les effets des médicaments, la fatigue et toujours ces difficultés à m’alimenter… ce n’est pas la forme, j’ai un peu les jambes en coton pour débuter la descente. Pourtant il ne faut pas faiblir pas se déconcentrer, elle est très pentue, avec des passages techniques, de la boue et tout ça dans le petit rond lumineux de la lampe frontale. Après un certain nombre de glissades plus ou moins bien contrôlées et quelques chutes sans trop de gravité, j’arrive enfin aux Chapieux. Il est presque 5h du matin, j’ai 1h30 d’avance sur la barrière horaire, mais je ne suis pas bien. J’ai un gros coup de fatigue, j’ai beaucoup de mal à manger, ça ne veux pas passer. Je prends le temps de m’alimenter, il me faut absolument du carburant si je veux continuer. La soupe aux pâtes, bien salée, ça m’a réussit sur la « Diagonale », je choisi cette option plutôt que le tout sucré. Je fais aussi un détour par les sanitaires, autant en profiter. Juste à coté, une salle de repos chauffée, au calme, avec des secouristes ; je décide de sacrifier quelques minutes pour laisser à mon organisme le temps de faire passer le repas que je viens de prendre et de me recadrer mes fonctions vitales. Je demande à un des bénévoles de me réveiller dans 10 minutes, c’est court mais c’est mieux que rien. Je m’endors aussitôt et 10 minutes après, il faut y aller ! J’ai l’impression d’avoir dormi beaucoup plus longtemps que cela et je me sens bien mieux.

J’attaque la montée vers la Ville des Glaciers sur un bon rythme, en marchant, bien sur, je n’ose pas courir dans les montées, j’ai peur de le payer par la suite. La pente est faible, le soleil se lève, je me sens beaucoup mieux et je prends plaisir à remonter bon nombre de concurrents. La pente se redresse un peu et c’est le début du Col de Seigne, je garde une bonne allure, mais qu’elle est longue cette montée !!! Je n’en vois pas la fin ! Enfin le sommet, je viens de passer en Italie. Je repense à mes 2 passages, en randonnée, mais les souvenirs sont lointains et je me concentre sur la descente que j’essaye de dérouler du mieux possible. Je passe au pied du refuge Elisabetta et arrive au ravitaillement installé près du lac Combal. Je mange un peu et fait le plein d’eau, car l’étape suivante est longue et le soleil commence à taper. Je décide aussi de refaire une mini sieste. Il y a une tente avec des lits de camp et un bénévole pas loin qui accepte de me réveiller dans 10 minutes. De nouveau je m’endors comme une pierre, moi qui dors mal à la maison… Au réveil, je suis maintenant très bien et je trottine un peu sur la grande étendue plate au bord du lac. La montée vers le col Chécrouit coupe bien vite mon élan, il faut penser à s’économiser. Je suis content car j’arrive à aller plus vite, un peu, que les concurrents autour de moi et je remonte dans le classement, bien que ce ne soit pas mon objectif principal. Je retrouve des images, des souvenirs, un emplacement de bivouac par exemple, près de l’Arp Vieille Sup, la descente sur Dolonne par des pistes de ski, toujours aussi raide… J’arrive à Courmayeur, presque la moitié du parcours, près de 18 heures que je suis parti, j’ai 1h10 seulement d’avance sur la barrière horaire. Je récupère le sac que j’avais laissé à Chamonix, je change de chaussettes, je n’ai pas besoin du reste ; je prends de la nourriture à chaque ravitaillement et j’ai encore suffisamment de réserve dans mon sac. Coté vêtement, la tenue que je porte va bien, je continue avec. Repas chaud, remplissage de la poche à eau et je m’allonge un peu dans une pièce garnie de matelas de gym. Mais les conditions de repos sont moins bonnes que les fois précédentes, c’est le milieu de la journée, il y a du bruit, il fait chaud et il n’y a personne pour me réveiller. Après quelques minutes je me lève et je repars. Je note que de nombreux concurrents sont encouragés par de la famille ou des amis qui sont venus les retrouver ; je pense à nouveau aux miens qui sont devant leur écran et qui ont dû voir que je progressais. Le démarrage est très dur, il fait chaud, on est en ville mais sans l’ambiance de Chamonix, et surtout ça grimpe très fort avant même de sortir de Courmayeur. J’essaie de trouver un rythme de croisière économique, mais pas trop lent, je voudrais bien mettre un peu plus de marge avec la barrière horaire. Les quelques propos échangés avec les coureurs autour de moi me rassurent un peu ; ceux qui l’ont déjà fait pensent que nous sommes assez facilement dans les temps, je me raccroche à cette idée. Refuge Bertone, la fin de cette dure montée sous le soleil, ma moitié du parcours en distance et plus de la moitié en ce qui concerne le dénivelé. J’en suis à 20 heures de route, le premier doit approcher de l’arrivée et moi malgré tout ce qui me reste à parcourir je, me sens plus confiant. La vue sur le massif du Mont Blanc est superbe, nous avons de la chance avec la météo, pourvu que ça dure. Le sentier reste à flan de la vallée et j’en profite pour courir et améliorer ma moyenne horaire. Au refuge Bonatti nous apprenons que le vainqueur est l’Italien Marco Olmo et qu’il est arrivé à Chamonix en 21h 31. Moi, il me reste 75 km et un peu moins de 4000m de dénivelé…Descente sur Arnuva, petit sentier étroit, raide, difficile de doubler mais je descends bien et tous les concurrents sont fair-play et s’écartent en entendant quelqu’un arriver. Sinon, c’est le traditionnel « pardon, je passe, merci… » A Arnuva, je prends le temps de me ravitailler, de remplir ma poche à eau, mais je ne m’attarde pas trop, j’ai 1h30 d’avance sur la barrière horaire et je ne veux pas gaspiller ce temps. Devant moi, encore un gros morceau, le Grand Col Ferret, le point le plus haut de notre parcours, la montée est longue, assez régulière, ce n’est pas la plus raide du circuit. Quelques groupes de coureurs me dépassent, je regrette de ne pas avoir de bâtons, je pense que ça m’aiderais. J’ai mal au dos dès que ça monte, à force d’être penché en avant, les bâtons me permettraient de m’appuyer. J’ai aussi mal derrière le talon gauche en montant, un rappel de tendinite, ainsi que mal devant la cheville droite en descendant. Mais ces différents bobos durent depuis la descente du col du Bonhomme, alors il suffit d’essayer de penser à autre chose ou de serrer les dents. J’espère seulement que quelque chose ne va pas se bloquer et m’arrêter. Au sommet du col, une tente et une petite équipe de bénévoles ; ils nous proposent un peu de repos à l’abri. Je préfère enchaîner la descente sans me refroidir et sans perdre de temps pour tenter d’arriver dans la vallée avant la nuit. Je fais toute la descente avec un autre concurrent, sur un bon rythme, c’est la première fois depuis le départ que je reste si longtemps avec un autre coureur. Nous discutons, le temps passe mieux, nous arrivons de nuit à La Fouly, nous sommes en Suisse. Ravitaillement chaud, le plein en eau et je m’allonge quelques minutes, sans dormir mais ça fait du bien aux jambes et l’alimentation passe mieux. Je repars avec un autre coureur, il est Réunionnais et à déjà fait « La Diagonale », nous échangeons nos souvenirs et nos comparaisons avec la course que nous sommes entrain de faire. Au passage, je reconnais certains lieux, le petit village de Praz de Fort, un chalet derrière lequel nous avions bivouaqué Christine et moi, la montée dans les sapins vers Champex… Je suis obligé de laisser partir mon coéquipier de route, j’ai de nouveau des soucis intestinaux et je dois m’arrêter assez souvent, heureusement que c’est de nuit. Il fait moins froid que la nuit dernière, je me retrouve parfois seul, c’est la première fois depuis le départ, les coureurs sont plus échelonnés. Je rattrape une concurrente à la dérive, elle fait probablement une hypoglycémie et elle est HS, je m’arrête, elle a pris un gel énergétique et pense que ça va aller mieux. Je repars doucement pour qu’elle puisse suivre. Vingt minute après, elle me dit qu’elle va mieux et que je peux continuer à mon rythme, nous approchons du ravitaillement, je reprends donc mon allure. Minuit trente, j’arrive à la base de Champex, j’ai 3 heure sur la barrière horaire, je récupère le deuxième sac que j’avais préparé à Chamonix, je mange un bon plat de pâtes et je vais voir un des médecins du poste de secours. Je lui parle de mes problèmes de douleurs aux chevilles. Il me conseille un anti-inflammatoire, j’en ai dans mon sac et pour la suite de la course, il me laisse seul juge. Ca va, c’est que ça ne lui paraît pas trop grave, je suis un peu rassuré, si il pense que ça ne va pas lâcher, la douleur ne m’arrêtera pas. Je change de chaussettes, je n’ai pas besoin du reste des vêtements, j’allège un peu mon sac en enlevant un peu de nourriture, les piles de rechange, le débardeur et un peu de pharmacie, puis comme à tous les ravitaillements je remplis la poche d’eau. Il me reste 2heures 30 avant la barrière horaire, je décide de dormir 30 minutes, je cherche la salle de repos, elle est située un peu à l’écart, au calme, quelques autre coureurs dorment, mais personne pour me réveiller. Je règle la sonnerie de ma montre et je m’endors aussitôt. Du bruit me réveille, j’entends quelqu’un qui dit : « barrière horaire dans 20 minutes… » C’est le coup de massue, la première idée qui me vient : « c’est fini ! », mais aussitôt je me dis que je ne suis pas encore éliminé qu’il faut que je me batte jusqu’au bout. J’enfile mes chaussures, je fonce redonner le sac de change et je fonce dehors. Il y a des concurrents qui arrivent encore, d’autres qui repartent comme moi. De voir que je ne suis pas le dernier et que d’autres, plus mal lotis que moi continuent me remonte un peu le moral, ils continuent, moi aussi. Et puis, je n’ai pas fait tout ce chemin pour rien ; la famille et les amis qui me suivent sur leur écran, je n’ai pas le droit de les décevoir. Et puis moi aussi je n’ai pas le droit de me décevoir ; une fois j’ai abandonné une course sans avoir lutté jusqu’au bout et je m’en veux encore, alors pas aujourd’hui ! Je traverse Champex en courant, en essayant de ne pas perdre les balises. La file des coureurs est très étirée, ils forment de petits groupes, c’est plus rassurant  et moins pénible de marcher en groupe. Mais je ne me raccroche pas à l’un d’entre eux, je n’ai qu’une idée en tête : rattraper une partie du temps perdu. En sortant de la base, j’étais un peu « dans le pâté », mais après quelques minutes de course je retrouve mes sensations et ma volonté de me battre. Après le passage à Champex Bas, j’attaque la montée sur Bovine, l’avant dernière grosse difficulté du parcours. Contrairement aux autres cols, le sentier est très escarpé. Des rochers, des grandes marches, mettre les mains, c’est du terrain « montagne » et ça me va, je suis dans mon élément. Alors que de nombreux coureurs pestent contre ces difficultés, je marche le plus vite possible et je remonte de nombreux groupes. Le pointage au sommet, un long faux-plat, je cours un peu, et c’est la descente. Je cours, mais en restant prudent, ne pas s’emballer, rester concentré sur le chemin, le regard à un mètre des pieds, ralentir et marcher de temps en temps pour laisser souffler les cuisses. Le soleil se lève et je peux ranger au fond du sac la frontale. Je peux aussi retirer une épaisseur, je n’ai pas eu froid cette nuit, contrairement à celle passée dans le col du Bonhomme. Le col de la Forclaz, j’approche de Trient, des souvenirs de randonnée me reviennent. Je pointe à Trient avec 1h30 d’avance sur la barrière horaire, cette fois je commence à y croire, il ne reste plus que 30km et un col. Par contre mes problèmes intestinaux qui s’étaient un peu calmés reviennent et je suis obligé de faire des arrêts fréquents. Dernière grosse montée, les jambes vont bien, le souffle aussi, j’avance d’un bon pas, suivit par un petit groupe avec qui je discute pour passer le temps. Il fait beau, un peu de vent en arrivant au col, juste pour nous rafraîchir, nous sommes gâtés par la météo. J’enchaîne la descente comme la précédente, en courrant par intermittence, malgré les jambes un peu lourdes, la cheville qui est de plus en plus douloureuse et les pieds qui surchauffent un peu sur ce sol très dur. La fin de la descente sur Vallorcine me paraît interminable, la cheville gauche me fait elle aussi souffrir. Je suis de retour en France et il y a de nouveau un public nombreux au bord du chemin pour encourager. Je passe le ravitaillement rapidement, juste un détour par les sanitaires, remplir une dernière fois la poche d’eau et prendre une dernière barre de céréale. Il reste 17 kms, avec une petite montée pour le Col des Montets et une autre pour le Lavancher. J’essaie de marcher d’un bon pas dans les montées et dés que dès que le chemin devient plats ou descend je repars en courant. J’y crois, je n’ai plus de soucis de barrière horaire, je ne suis pas à quelques places près ni à quelques minutes près mais j’ai vraiment hâte d’en finir ! Les derniers kilomètres entre Le Lavancher et Chamonix me paraissent interminables, je double bon nombre de concurrents qui finissent en marchant, en général par petits groupes. J’aperçois l’entrée de Chamonix, il reste 2km. J’ai les cuisses explosées, les chevilles qui me brûlent mais ce reste de fierté qui me pousse à allonger ma foulée et rectifier mon allure entre ces 2 rangées de spectateurs qui nous applaudissent. Je débouche en bas de la place, la ligne d’arrivée, enfin, j’aperçois le photographe officiel qui mitraille les concurrents. J’esquisse un sourire, je pense à tous ceux qui me suivent de loin, en particulier Christine, j’embrasse son alliance, je passe la ligne, j’ai fini !!! Même pas épuisé, je tiens debout, je ne m’écroule pas, un sympathique sourire récupère le bracelet et les puces, me rend ma caution ; un autre sourire me tend un blouson « finisher ». Je suis vidé, je suis heureux.

 

                                               Christian

 

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