Carnet de route
PROJET MONT BLANC - (3/7)
Le 15/06/2024 par Aurelien Huot
Le mardi sera donc consacré à déplacer les troupes du côté du Val d’Ayas en Italie. Une fois passé le tunnel du Mont Blanc, long de ces 11,6km, il est étonnant de repasser par une multitude d’autres tunnels avant de vraiment pouvoir admirer le paysage. Une fois arrivé à destination dans un camping des plus agréable à l’accueil chaleureux, il est temps pour nous de se mettre au point sur le matos à charger dans nos sacs. Entre les affaires personnelles, le matos d’alpi, le pique-nique, et les raquettes qui nous ont été chaudement recommandées par le refuge… et bien ça fait un bon paquet de kilos à porter !
Pour la journée de mercredi c’est donc la montée au refuge de Mezzalama qui nous attends et la découverte de cette vallée plutôt sauvage. Le départ se fait de St Jacques des Allemands et les premiers km se passe en forêt avec un joli torrent que nous remontons. Puis nous arrivons sur un plateau tout verdoyant avant d’atteindre le Lac Bleu et y faire la pose miam-miam. Nous ne tardons pas à lever le camp car les nuages commencent à descendre et continuons notre ascension par une des moraines qui jalonne l’ancien lit du glacier. Le paysage est grandiose. Peu à peu des névés font leur apparition et c’est dans la neige et sous les giboulées que nous arrivons au refuge. Au final nous marcherons 4h30 pour 8km et 1340m de D+. Le refuge vient tout juste d’ouvrir, du coup il y fait bien froid. Nous nous groupons autour d’un petit chauffage au gaz derrière nos chaussures en train de sécher. Nous apprécierons le repas : soupe, pâtes au pesto, saucisses et haricots verts puis abricots au sirop en dessert avec un petit génépi pour bien dormir.
Le jeudi sera notre première « grosse » journée avec un réveil à 3h et c’est à 4h30 que nous quitterons le refuge en direction du Pollux (Polluce, prononcé « Polloutché » en Italien). Au bout d’1h30 nous atteignons le refuge des guides d’Ayas qui sera notre dortoir pour le soir. Petite pause avant de sortir les cordes et de nous mettre en 2 cordées de 3 : Maxime, Stéphanie, Seb sur la première et Eglantine, Aurélien, Charline sur la deuxième. Nous attaquons le glacier qui monte en pente douce sous un ciel dégagé et un soleil qui montre peu à peu le bout de son nez. Au détour d’un col celui-ci nous fait l’honneur de se montrer et ne nous lâchera plus de la journée. Après quelques km de marche glacière nous arrivons au pied de l’arrête SW du Pollux, point de départ de notre course. Il y a deux possibilités : arrête ou couloir de neige. Nos deux premiers de cordée choisirons le couloir de neige. La difficulté se trouvera plus haut avec un enchainement de couloirs rocheux équipés de chaine et où il faut réapprendre à faire confiance aux crampons sur le cailloux. Passé ces 30-40m de difficulté nous arrivons à la statue de la vierge à l’enfant qui trône sur son promontoire et qui marque le début de l’arrête sommital. Le souffle se fait court mais c’est avec entrain que nous arrivons au sommet à 4092m. Un 4000 de plus pour certains mais surtout un premier 4000 pour 2 d’entre nous : Charline et Maxime. Après la séance photo du sommet, il est temps de faire demi-tour. Nous faisons la descente avec deux rappels qui nous ramènent en haut du couloir. Puis une fois de retour au pied de l’arrête, nous nous laissons descendre tranquillement jusqu’au refuge et après 9h30 de crapahute et quasi 1100m de dénivelé nous prendrons un repos bien mérité après une si belle journée. Le refuge de cette nuit est plus confortable que celui de la veille. Il est bien chauffé et la troupe de gardiens nous accueille chaleureusement. Au menu : minestrone ou pâtes, galette végé et riz noir ou escalope et légumes à la méditerranéennes (avec beaucoup d’huile d’olive) puis gâteau poire chocolat ou pomme cannelle. On finit par l’alcool local : la grappa. En fait c’est de l’eau-de-vie… sévère !
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