Carnet de route
PROJET MONT BLANC - (5/7)
Le 19/06/2024 par Aurelien Huot
Ce dimanche 16 juin constituera le début du changement de notre programme initial. Nous avons une fenêtre météo mardi pour faire l’ascension du Mont Blanc et nous ne voulons pas passer à côté. Suite aux discussions de la veille nous partons donc en direction de Courmayeur afin de monter par le téléphérique « Skyway » au refuge de Torino. L’installation est flambant neuve par rapport à celui de l’aiguille du midi et en prime la benne tourne sur elle-même afin de nous faire admirer le paysage à 360° ! Une fois en haut, un ascenseur nous descend dans un corridor creusé à même la roche. A la sortie nous sommes sur la terrasse du refuge et nous nous apercevons bien vite que nous sommes loin de la tranquillité des refuges du val d’Ayas. C’est plein à craquer et très bruyant… Les chambres sont cependant équipées de lits superposés individuels ce qui est plutôt cool. Pour le repas c’est un peu l’usine avec 2 services et en mode « self-service » comme à la cantine : soupe ou pasta, cordon bleu/légumes et pour le dessert pomme ou banane « pas mûre ». Certains d’entre nous tenterons la « grappa pour dormir » … efficace ? ça dépend pour qui !
Lundi réveil 4h30 pour un départ à 6h20 (oui on a des progrès à faire) afin de réaliser la traversée du refuge de Torino au refuge des Cosmiques. Pour ce faire, nous nous encordons à 6 ce qui fait une bien longue cordée. L’ambiance autour de nous est superbe ! Le temps ensoleillé nous permet d’admirer les sommets emblématiques qui nous entourent. Seul le Mont Blanc et le Maudit sont dans les nuages. Nous devons traverser une zone de crevasse mais il a tellement neigé ces derniers temps que le passage se fait sans encombre. Ça chauffe dur dans la montée pour rejoindre le col du midi ou un vent fort nous y attend. Après un peu moins de 4h de marche, 515m de D+ et 5,4km nous arrivons au refuge des Cosmiques. De là, nous avions prévu d’y passer la nuit, faire l’ascension du Mont-Blanc par les 3 Monts et descendre au refuge de Gonella, côté italien, pour la nuit suivante… Mais suite à l’enregistrement auprès de la gardienne notre moral tombe au fond des chaussettes. Aux dernières infos, toutes les cordées des derniers jours ont fait demi-tour dû aux forts vents en altitude et aux risques d’avalanche avec la formation de plaques à vent. Notre plan B tombe à l’eau. Nous commençons déjà à discuter de plan C,D... Nous tendons l’oreille vers des discussions entre guides. Certains abandonnent déjà l’idée de tenter l’ascension et nous entendons que ce sera donc pour un client, sa 4ème tentative infructueuse... C’est vrai que dehors, ça souffle fort. La journée s’annonce longue… Après quelques parties de jeu, la lecture d’une BD et le pique-nique, Eglantine réussi à nous motiver pour sortir et réaliser l’arrête à Laurence. Mais il est déjà trop tard, la neige a trop pris le soleil et l’arrête n’est plus condition. Ce sera donc un petit tour sur le glacier -en mode grognon- puis quelques exercices d’enrayement de chute et de mouflage qui nous occuperons le reste de l’après-midi. Arrive l’heure du repas et le moment tant attendu du point météo/conditions ! Les mots retenus seront « vent fort à plus de 4000m», « plaques à vent en face N », « trace uniquement en ski rando, aucune trace à pied » … Les guides restent partagés entre ceux qui vont tout de même y aller et ceux qui renoncent. De notre côté nous nous rangeons (malheureusement) dans la deuxième catégorie car nous ne sommes pas guide et sommes bien loin d’avoir leur niveau afin de contrer toute éventualité d’accident entre les plaques à vents dans la montée du Maudit et le vent fort sur la descente sur certaines arrêtes effilées en glace… nous opterons finalement (avec une petite pointe de déception) pour l’ascension du Mont Blanc du Tacul. Seb et moi-même y avons déjà été pour les 15 ans du club en 2017, Stéphanie était resté au niveau de l’épaule sur ce même séjour, Eglantine, ayant déjà fait le Mont-Blanc par les 3 Monts, l’avait « snobé » et Charline et Maxime, ne connaissent pas.
