La communication

Attention :
Chaque manip' et conseils dépendent du contexte, du matériel que l'on a avec soi, de son expérience, de sa maîtrise, du temps, de l'évolution du matériel etc …

Les manip' et conseils décrits ne sont que des exemples et doivent uniquement servir de support pédagogique pour réviser ce qui a été normalement déjà vu avec une personne encadrante.

Demandez toujours conseil à une personne encadrante avant de vouloir appliquer quelque chose lu ou vu sur internet (y compris sur ce site!).

Que ce soit en SAE ou en SNE, la communication entre grimpeur se doit d'être efficace, pas de "blabla" inutile, la priorité est avant tout à la sécurité. Grimper dans le calme permet de mieux se concentrer sur ces gestes et donc de mieux progresser que ce soit dans sa voie ou dans sa pratique de l'escalade.

Au lieu de longs discours, mieux vaut avoir convenu à l'avance des termes utilisés, par exemple "ok", "go", "prends moi", "départ"... Pour cela, il faut avoir identifié à l'avance les moments où la communication est nécessaire.

En dehors des 2 mots d'alerte signalant la chute d'un objet et de dégager le pied de la voie (corde = informatif , pierre/caillou = danger +++ signale toutes chutes de caillou, mais aussi de n'importe quel objet) le grimpeur commence ses phrases par le prénom de son assureur à qui il s'adresse (et inversement l'assureur communique à son grimpeur en commençant par le prénom du grimpeur), et un y associe sans verbe un des mots suivants :

- sec /avale : le grimpeur veut pouvoir se reposer dans son baudrier, l'assureur doit ravaler la corde et la tendre. L'assureur répond : "prénom du grimpeur" et "sec". 

- mou : le grimpeur a besoin de plus de corde pour son mouvement, l'assureur doit lui donner de la corde tout en assurant la bonne tenue de la corde et en vérifiant que le retour au sol du grimpeur n'est pas possible. L'assureur répond : "prénom du grimpeur" et "mou". 

- relais ou vaché : le grimpeur est arrivé au relais et s'est arrimé sur le relais au moyen de sa vache (longe) avec un mousqueton donc le verrouillage a été réalisé. Lors de la grimpe en tête l'assureur doit donner de la corde pour la manoeuvre de relais. S'il doit ensuite grimper en second (grande voie) il peut s'encorder en bout de corde. Si le grimpeur redescend (couenne) il doit se tenir prêt à reprendre le grimpeur. L'assureur répond : "prénom du grimpeur" et "OK"

- Rappel libre : En rappel, le grimpeur signale au suivant que la corde est libre.

- reprends-moi : Avant de se dévacher, le grimpeur donne cette consigne à son assureur pour être repris "sec" et s'assurer qu'il peut se dévacher en sécurité. Une fois la corde bien tendue, l'assureur répond : "prénom du grimpeur" et "repris" (ou "sec").

- Descente : Le grimpeur annonce qu'il veut redescendre, l'assureur tend la corde et se met en position d'assurage pour la descente. Une fois bien en place l'assureur répond : "prénom du grimpeur" et "descente".

Le vent, la distance mais aussi le nombre de participants peuvent être des obstacles à cette communication, un mode de communication peut être mis en place avec des à-coups sur la corde mais si on ne peut rien faire contre le vent ou la distance, c'est à nous de nous discipliner au pied des voies pour ne pas devenir la première nuisance à cette bonne communication.

C'est pour cela que moins on parle, plus les mots dits seront bien entendus et compris. Le fait d'annoncer à qui on parle évite en cas de présence d'un groupe de confondre des voix et de donner du mou par exemple à un grimpeur qui est difficulté ou de sécher un grimpeur en tête qui s'élançait. Si on est géné par une discussion voisine, ne pas hésiter à l'exprimer poliment mais clairement, en général un simple "Désolé, je n'entends pas mon grimpeur" devrait normalement suffire à ramener le calme... :-) 

Pour plus de détails sur les tous les termes et appelations parfois un peu obscures utilisées, on vous invite à faire un tour sur le dico de la grimpe !

COMMENT COMMUNIQUER AU RELAIS EN GRANDE VOIE ?

Utiliser la technique du langage non-verbal

Notre expérience nous montre que très souvent nous avons du mal à communiquer en escalade grande voie et plus particulièrement dans les étapes de transition au relais. Il nous arrive aussi de progresser à plusieurs cordées dans le même secteur ou dans la même voie. D'où, une confusion possible des échanges de paroles entre cordées.

Bernard Gravier, guide de haute montagne, nous partage sa technique de langage non verbal pour permettre aux grimpeurs de communiquer sans problème au relais. Cette technique simple et efficace demande une certaine attention et vigilance du second de cordée car la corde sera le moyen de communication entre les deux grimpeurs.

Les codes du langage non-verbal au relais

Après avoir installé son relais, le leader avale rapidement la corde pour la mettre sous tension et il tire 3 fois de suite sèchement, il attend 5 secondes et retire 3 fois de suite sèchement.

  • "Je suis prêt à avaler la corde" => Corde sous tension - 3 coups - 5 secondes d'attente - 3 coups

Suite à ces 6 secousses, le second comprend qu'il peut enlever son appareil d'assurage. Quand le second a libéré la corde, le leader avale le reste de la corde et installe son système d'assurage. Il tire à nouveau 3 fois de suite sèchement sur la corde pour indiquer au second qu'il peut partir.

  • "Je suis prêt à t'assurer" => 3 coups

Le second peut alors indiquer son départ en tirant à son tour 3 fois de suite sèchement sur la corde. Si c'est une cordée à 3 grimpeurs, les seconds peuvent signaler leur départ chacun en tirant 3 fois sèchement sur la corde.

"Ok, je pars..." => 3 coups

Moralité : "Le langage est source de malentendu. Moins on parle, mieux on s'entend. Mieux vaut tirer sur une corde verticale que sur les cordes vocales :)"

- Bernard Gravier - Entre Ciel et Pierres